The Unabomber’s Stuff. An Inventory of Effects
This set of photographs was downloaded from Flickr, from the U.S. Marshals‘ Flickr account to be precise. It may be surprising to some of us that a federal law enforcement agency has an account in a popular online photo hosting service. It’s even more surprising what this account was being used for. (For some of us the peculiar understanding of justice that is revealed here may be surprising, too.)
The photographs were uploaded for an online auction of the Unabombers personal effetcs. “The U.S. Marshals Service has been given a unique opportunity to help the victims of Theodore Kaczynski’s horrific crimes. We will use the technology that Kaczynski railed against in his various manifestos to sell artifacts of his life. The proceeds will go to his victims and, in a very small way, offset some of the hardships they have suffered.”
Items offered for sale in 2010 included personal documents, such as driver’s licenses, birth certificates, deeds, checks, academic transcripts, photos, and handwritten codes; typewriters; tools; clothing; watches; several hundred books; and more than 20,000 pages of written documents, including the original handwritten and typewritten versions of the Unabom Manifesto.
Historicaly the latter is certainly the most (or maybe the only) relevant item. All the other ones may have been important for crime investigators, they became redundant when the investigation was completed. What do these ordinary tools and households items (and the photographs thereof) mean for the rest of us? What does (a photograph of) a typewriter tell us about the text that was written with it? What does someone hope to acquire when placing a bid for a pair of scissors? Not that pair of scissors and not any knowledge about the crime or the man who committed it.
The objects (and the photographs thereof) are nothing but relics, fetishes, booty. Their legal owner was deprived of his rights – an act of revenge; in the simple words of a victim’s widow: „He wanted his stuff back, and this way he doesn’t get it“. Owning a piece formerly owned by the Unabomber assures us that we are the good guys, and the good guys won. Looking at photographs of the objects is the budget version of the very same act. People who bought the Unabomber’s effects didn’t acquire some old tools or a nice typwriter they could have gotten for much less money at any thrift shop, they bought themselves membership cards for the good guys club. They are the ones with the bright hats.
Joachim Schmid
January 2012
(Thanks to Lydia Moyer whose book The Unabomber’s Wife brought these photographs to my attention.)
Les choses d’Unabomber : un inventaire d’effets (personnels)
Cet ensemble de photographies a été téléchargé depuis Flickr, depuis le compte Flickr du bureau des US Marshals pour être précis. Il peut sembler surprenant à certains d’entre nous qu’une agence fédérale de renforcement de la loi possède un compte sur un service en ligne populaire de stockage de photographies. Mais ce qui est plus étonnant encore est l’utilisation qui a été faite de ce compte. (Pour certains d’entre nous, la conception particulière de la justice qui est ici révélée peut surprendre tout autant.)
Les photographies ont été téléchargées en vue d’une vente aux enchères en ligne des effets personnels d’Unabomber. « Les services des US Marshals ont eu une opportunité unique d’aider les victimes des horribles crimes de Theodore Kaczynski. Nous utiliserons la technologie tant critiquée par Kaczynski dans ses divers manifestes pour vendre les objets de sa vie. Le produit de cette vente est destiné aux victimes de ses crimes, pour compenser, dans une très faible mesure, les difficultés subies. » Les lots proposés à la vente en 2010 comprenaient des documents personnels, des outils, et des documents écrits, dont un manuscrit et un tapuscrit originaux du manifeste d’Unabomber.
D’un point de vue historique, ces derniers éléments sont certainement les plus pertinents (et peut-être même les seuls). Tous les autres ont peut-être eu leur importance pour les enquêteurs de police, mais sont devenus inutiles après la clôture de l’enquête. Que peuvent signifier ces outils ordinaires et domestiques (et les photographies de ceux-ci) pour nous tous ? Que nous dit une (photographie d’une) machine à écrire sur le texte qui a été écrit avec ? Qu’espère acquérir une personne lorsqu’elle enchérit pour une paire de ciseaux ? Pas cette paire de ciseaux, ni d’information sur le crime ou l’homme qui l’a commis.
Les objets (et les photographies de ceux-ci) ne sont rien que des reliques, des fétiches, des dépouilles. Leur propriétaire légal a été déchu de ses droits – un acte de vengeance. Posséder un objet ayant précédemment appartenu à Unabomber nous rassure sur le fait que nous sommes les gentils, et les gentils ont gagné. Regarder les photographies de ces objets est la version bon marché de ce même acte. Les gens qui ont acheté les objets d’Unabomber n’ont pas acquis de vieux outils ou une jolie machine à écrire, qu’ils auraient pu avoir pour bien moins cher dans n’importe quelle boutique d’occasions ; ils se sont achetés des cartes de membres du club des gentils. Ils ont gagné leur auréole.
(Je remercie Lydia Moyer dont l’ouvrage The Unabomber’s Wife (L’Epouse d’Unabomber) m’a permis de découvrir ces photographies.)
(Translation by Frédérique Destribats)
Im Auftrag der in Lausanne erscheinenden Zeitschrift ELSE, in deren Nr. 3 der Text erschien.
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